
Que se passe-t-il lorsque l’on souscrit à une assurance obsèques et que l’on souhaite léguer le capital à ses proches ? Quels sont les droits de succession applicables dans ce cas précis ? Cet article a pour but de répondre à ces questions en abordant les aspects juridiques, fiscaux et pratiques liés aux droits de succession sur une assurance obsèques.
Comprendre l’assurance obsèques
L’assurance obsèques est un contrat d’assurance qui permet à une personne de prévoir et financer ses propres funérailles. Elle consiste en la constitution d’un capital destiné à couvrir les frais liés aux obsèques, évitant ainsi aux proches de supporter cette charge financière. Il existe deux types d’assurance obsèques : le contrat en prestations et le contrat en capital. Le premier prévoit un ensemble de prestations funéraires, tandis que le second constitue un capital versé au bénéficiaire désigné lors du décès.
Désigner un bénéficiaire pour son assurance obsèques
Le souscripteur d’une assurance obsèques doit désigner un ou plusieurs bénéficiaires à qui sera versé le capital accumulé lors de son décès. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un ami ou même d’une entreprise de pompes funèbres. Cette désignation est généralement libre et peut être modifiée à tout moment par l’assuré. Ainsi, il est possible de transmettre le capital à ses héritiers ou à toute autre personne de son choix.
Les droits de succession sur une assurance obsèques
En principe, les sommes versées au titre d’un contrat d’assurance obsèques sont soumises aux droits de succession, qui sont des impôts prélevés sur la part d’héritage que reçoivent les héritiers ou légataires du défunt. Cependant, en matière d’assurance obsèques, il existe un régime spécifique qui permet, sous certaines conditions, d’exonérer totalement ou partiellement les sommes perçues par les bénéficiaires.
Exonération totale des droits de succession
Dans certains cas, les bénéficiaires d’une assurance obsèques peuvent être totalement exonérés de droits de succession. C’est notamment le cas lorsque :
- Le bénéficiaire est l’époux(se) ou le partenaire pacsé du défunt : dans ce cas, il n’y a pas de limites quant au montant du capital exonéré ;
- Le capital est attribué à un organisme reconnu d’utilité publique ou à une entreprise de pompes funèbres pour financer directement les frais d’obsèques : cette exonération concerne uniquement la part utilisée pour régler ces frais (le solde éventuel étant soumis aux droits de succession).
Exonération partielle des droits de succession
Pour les autres bénéficiaires, une exonération partielle des droits de succession peut être accordée, à condition que le capital perçu ne dépasse pas un certain montant. En effet, les sommes perçues au titre d’une assurance obsèques sont exonérées de droits de succession dans la limite d’un abattement spécifique, fixé actuellement à 30 500 euros (montant en vigueur depuis le 1er janvier 2011).
Au-delà de cet abattement, les sommes perçues sont soumises aux droits de succession selon le barème et les taux applicables en fonction du lien de parenté entre le défunt et le bénéficiaire. Il convient donc d’être vigilant quant au montant du capital constitué dans le cadre de l’assurance obsèques pour éviter une imposition trop importante.
La déclaration des sommes perçues par les bénéficiaires
Le versement du capital au(x) bénéficiaire(s) doit être déclaré par ces derniers auprès de l’administration fiscale, même si aucuns droits de succession ne sont dus. Cette déclaration doit être effectuée dans les six mois suivant le décès (ou un an en cas de décès à l’étranger) à l’aide du formulaire Cerfa n° 2705. Les héritiers ou légataires doivent également remplir une déclaration de succession (formulaire Cerfa n° 2706), indiquant notamment les éléments d’actif et de passif du défunt ainsi que la valeur des biens transmis.
Conclusion
Les droits de succession sur une assurance obsèques peuvent varier en fonction du statut du bénéficiaire, du montant du capital constitué et du lien de parenté avec le défunt. Il est donc important de bien s’informer sur les règles applicables en la matière afin d’optimiser au mieux la transmission de son patrimoine et éviter des conséquences fiscales inattendues pour ses proches. N’hésitez pas à consulter un avocat ou un notaire pour obtenir des conseils personnalisés en fonction de votre situation.
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